Otoplastie
Avoir les oreilles décollées est une source de complexe fréquente chez les patients atteints de ce défaut esthétique. La chirurgie offre alors une solution, via une « otoplastie », intervention qui a pour but de redonner aux oreilles une position normale.
Qu’est-ce que l’otoplastie (ou la chirurgie des oreilles décollées) ?
Très souvent chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte, les oreilles décollées sont une source de malaise, de gêne sociale, parfois même de complexe. A l’école notamment, les moqueries incessantes peuvent déboucher sur une véritable perte de confiance et une baisse significative de l’estime de soi. L’otoplastie est l’intervention de chirurgie qui permet de corriger ce défaut. S’il s’agit en pratique d’un acte de chirurgie plastique, les répercussions psychologiques de ce type d’anomalie sont telles que l’otoplastie ne peut pas toujours être simplement considérée comme une intervention à visée uniquement esthétique.
A qui s’adresse l’otoplastie ?
Hommes, femmes, adultes et enfants, les individus présentant des oreilles décollées peuvent potentiellement développer une souffrance psychologique véritable. C’est à tous ces patients que s’adresse l’otoplastie, praticable chez l’enfant à partir de 7 ans s’il en exprime le besoin d’après la SOFCPRE (Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique). Dans certains cas, l’intervention consiste à corriger la position trop décollée du lobe de l’oreille (« valgus du lobe »). Dans d’autres, c’est le cartilage de la conque, trop important, qui doit être travaillé, puisqu’il induit une projection anormale de l’oreille vers l’avant.
Enfin, il ne s’agit pas systématiquement d’un défaut symétrique et les gestes de correction à réaliser peuvent donc être différents d’un côté à l’autre.
Les étapes de l’intervention
Tout savoir et tout comprendre
Se préparer à une otoplastie
Outre un bilan sanguin et un rendez-vous avec l’anesthésiste, le parcours préopératoire inclut le plus souvent 2 consultations avec le chirurgien.
Au cours de celles-ci, le médecin cherche à comprendre les attentes du patient, à l’écoute de ses motivations et de son éventuel mal-être. Des photographies médicales sont réalisées et le praticien se livre à une analyse détaillée des oreilles du sujet, de leur orientation, de leurs proportions, et de la manière dont elles s’intègrent au reste du visage, de face comme de profil. Cette étape est essentielle pour choisir la meilleure stratégie opératoire, celle qui donnera un résultat naturel tout en corrigeant le défaut observé. La consommation de tabac doit être arrêtée 1 moins avant l’intervention. De même, aspirine et anticoagulants sont à proscrire 2 semaines auparavant, puisque ces médicaments accroissent le risque de saignement et de formation d’hématomes.
Déroulement d’une otoplastie
L’anesthésie est selon les cas locale, complétée ou non par une sédation, ou générale, notamment chez les enfants quand il s’agit d’une intervention un peu longue. Le protocole est discuté au cours de la phase préopératoire avec le chirurgien et l’anesthésiste. L’otoplastie ne nécessite que très rarement une hospitalisation. Elle est réalisée en chirurgie ambulatoire le plus souvent, avec un retour du patient chez lui le jour même.
Les techniques opératoires à utiliser sont variables d’un sujet à un autre. Néanmoins, il s’agit fréquemment de pratiquer une incision à l’arrière de l’oreille pour venir ensuite travailler le cartilage à modifier. Cela peut se faire par râpage ou en posant des points de sutures non résorbables qui modifient la position des structures visées.
En fin d’intervention, les sutures sont réalisées, la plupart du temps avec des fils résorbables. Des compresses sont alors mises en place, maintenues par des bandes élastiques pour conserver les oreilles en bonne position.
Au total, l’intervention dure en moyenne de 45 minutes à 1 heure.
Suites opératoires d’une otoplastie
Les douleurs post-opératoires sont légères et un traitement antalgique suffit à les contrôler. Il est assez classique de voir un œdème se former, de même que des hématomes.
Le bandage initial est remplacé le lendemain par quelque chose de plus léger.
Puis, pendant 15 jours, un bandeau doit être conservé en permanence. Le port nocturne de ce dernier est ensuite suffisant pendant 2 ou 3 semaines.
Le premier mois, il est recommandé de dormir sur le dos et d’éviter toute source potentielle d’infection : casque, boucles d’oreilles, téléphone etc.
Enfin, les activités physiques sont déconseillées les 4 premières semaines, de même que l’exposition au froid pendant 2 mois.
Quels résultats pour une otoplastie (ou chirurgie des oreilles décollées) ?
Otoplastie avant / après : résultat
Il faut 1 ou 2 mois pour apprécier le résultat final. C’est en effet le temps nécessaire pour que les œdèmes disparaissent complètement. L’intervention d’otoplastie permet dans la majeure partie des cas une amélioration significative. L’effet est le plus souvent définitif bien que certains cas de récidive partielle soient parfois signalés. Il peut alors être nécessaire de procéder de nouveau à une opération chirurgicale.
Otoplastie : prix et prise en charge
Le prix d’une otoplastie est variable. Il est formalisé par un devis personnalisé après consultation préalable avec le chirurgien. Dans certains cas, notamment lorsque la souffrance psychologique est importante, l’intervention peut bénéficier d’une prise en charge partielle de la Sécurité Sociale.
Questions fréquentes
Qu’est-ce que la technique « earfold » ?
« Earfold » est une méthode mini-invasive parfois utilisée depuis quelques années. Le principe est alors d’introduire un petit implant qui a pour rôle de plier l’oreille. Cela peut se faire directement au cabinet du médecin sous anesthésie locale et peut s’avérer efficace dans certains cas. L’implant est constitué d’un métal à mémoire de forme recouvert d’une fine couche d’or. Bien qu’intéressante, cette technique a ses limites. En particulier, elle ne permet de corriger que des défauts légers. Pour un lobe d’oreille trop saillant ou une conque de taille trop importante, le recours à la chirurgie reste la seule solution. Par ailleurs, l’implant est susceptible de se déplacer dans les 4 semaines qui suivent sa pose. Il est souvent légèrement visible et peut de plus être le site d’infections.
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